Polir le geste et croire, aimer. - Mikaru

Uruha n'en revenait pas ! Cinq milles ! Il était tout heureux de son affaire mais tout ça remettait sa carrière en question. Il ne voyait plus beaucoup Mikaru ces temps-ci et ça lui manquait même s'il n’aimait pas l'avouer, il était bien montrer qu'il était indépendant et attaché à personne.

Finalement, en fin de nuit il alla toquer au bureau de Mikaru avant d'entrer avec son air toujours un peu ailleurs et malheureux. Mais Uruha était froid constamment, c'était son charme, son charme mystérieux et inimitable. Le boss était là, toujours aussi beau, bien coiffé. Le vampire s'installa sur un fauteuil bien confortable et le fixa.

"J'ai fais une connerie. L'autre jour j'ai croisé un client dans un bar, un tout nouveau client et j'ai couché avec lui. Mais contre de l'argent. Appelles ça comme tu veux, prostitution ou non j'ai gagné cinq milles rien qu'en me tapant un mec...T'imagines ? Alors que l'autre jour un petit incident dont je ne suis pas responsable et on me supprimes mon salaire. Je sais pas comment tu fais ton compte mais je gagnerais mieux à me prostituer..."

Uruha se laissa aller dans le fauteuil. Mikaru devait savoir qu'Uruha ne partirait jamais d'ici donc qu'il n'était pas vraiment là pour parler de ça. Non le problème venait d'autre part.

"Je te vois peu en ce moment. Tu cherches d'autres host ? Des meilleurs ? "

Il était un peu jaloux en fait. Pour le moment il était le meilleur des host du lieux mais jamais à l'abris d'être remplacé et ça le patron devait le sentir.

"Si tu venais à te lasser de moins, tu me le dirais ? "

Comme à son habitude, Mikaru faisait toujours les comptes du club en fin de nuit. Ca lui prenait la tête, mais c'était nécessaire pour voir si Akaibara était toujours aussi rentable. Autrement dit, s'il s'en mettait toujours autant plein les poches ou non. Et d'après ce qu'il pouvait voir, oui, il n'y avait pas de soucis. Il pourrait donc payer allègrement ses employés et toutes ses charges. Un petit supplément pour lui ! Après tout, tout ce qui restait était pour lui. Le bonheur non !?

Enfin... Il n'eut pas vraiment le temps de terminer ses comptes en totalité qu'on venait le déranger. Uruha qui frappait à la porte avant d'entrer. Encore heureux après tout, il avait toujours appris la politesse. C'est bien ! Mikaru le laissa donc s'installer avant de l'écouter parler. Au départ, il ne comprenait rien du tout à ce qu'il lui racontait. Il ne voyait pas en quoi ça le regardait qu'il couche avec un homme pour de l'argent. Dans le club, c'était monnaie courante, alors pourquoi il lui disait ça ? Et la seule question qui lui venait à l'esprit était : "t'es bourré ?". Mais pour un vampire, c'est totalement impossible.

- Qu'est ce qui t'arrive Uruha ? Pourquoi tu viens me dire ça alors que sur ces choses tu ne m'en dis jamais rien ? T'as eu des soucis ou quoi ?

Mikaru commençait à se poser des questions. Si bien qu'il en posa son stylo et s'adossa bien à son fauteuil à son tour. Des précisions seraient les bienvenues, mais apparemment, non... Il y avait autre chose là dessous. Ce n'est pas parce qu'ils se voyaient peu que leur relation en pâtissait. Et puis, elle était des plus bizarre d'ailleurs.

- Non, pour le moment je ne cherche personne et oui, si je me lassais vraiment de toi, je te le dirais. Si je ne suis pas trop là, c'est juste parce que je me suis trouvé un nouveau jouet, alors je vais le taquiner assez souvent.

Il espérait que ça le rassure un peu.

En fait Uruha ne connaissait que Mikaru, depuis toute ses années il ne s'était lié qu'à cet homme mais il ne prenait pas l'habitude de discuter de tout. Il aurait dû car il se sentit bête à la phrase de son patron. Il y a un début à tout monsieur le boss ! Pour une fois que le blond voulait en parler...

Uruha baissa les yeux en soupirant quelques peu. Un nouveau jouet ? Bon...Il devait être très beau alors...Un peu jaloux et se referma, ça se voyait au niveau de son visage que cela le perturbait.

"Je vois...tu penses à lui donc."

Le blond se redressa tenté de partir mais il voyait si peu Mikaru. Il leva les yeux et vit son créateur. S'il avait été toujours humain il aurait offert son sang à cet homme rien que par bonté, rien que parce que cet homme comptait pour lui. Mais depuis qu'il était vampire c'était différent.

"A part l'argent je n'ai aucune utilité. Je ne peux pas te fournir de sang, je suis aussi ennuyeux qu'un gosse et maintenant tu as trouvé quelqu'un qui te plaît... Je t'envie. Tu as tout ce que tu veux."

Lui voulait encore ses terres, il voulait tellement de chose qu'il n'avait pas acquise encore. Il détailla Mikaru des yeux, toujours avec admiration devant tant de beauté.

Le patron s'était arrêté de travailler pour écouter Uruha. Encore maintenant, il était le meilleur de ses hôtes, alors pourquoi il venait ici lui dire qu'il se lassait de lui ? Jamais. Ca faisait des années qu'ils travaillaient ensemble tous les deux, alors il ne voyait pas pourquoi il changerait une équipe qui gagne ! Bah oui. C'était totalement grotesque. Mais apparemment... Ca allait bien plus loin que ça. D'après ses dires, il lui manquait. Et semblait même jaloux du fait qu'il s'était trouvé un nouveau jouet.

- Il m'obsède. Mais ça ne m'empêche pas de faire mon travail.

Sa franchise pouvait en blesser plus d'un, mais c'était comme ça et pas autrement. La suite de la conversation le faisait tiquer un peu. Il avait tout ce qu'il voulait parce qu'il s'en donnait les moyens. Il n'empêchait personne de prendre son envol si toute fois il en avait envie. Il perdrait un élément, mais en retrouverait forcément un autre, voire dix, mais ce serait totalement différent. Les clients avaient leurs habitudes.
Aussi, il se mit à fixer Uruha quand il en vint à parler de ça. Et mine de rien, il ne savait pas trop quoi lui répondre. C'était un peu compliqué.

- Pourquoi tu te dénigre comme ça ? T'es loin d'être ennuyeux, tu as tes clients habituels et même des nouveaux à ce que tu disais... Je ne comprends pas ce qui pourrait te manquer. Tu as tout ce que tu veux si tu me le demande.

Uruha allait commencer à s'énerver. Il se leva et s'appuya sur le bureau pour fixer le vampire dans les yeux avec un peu de colère.

"Non, je n'ai pas tout. J'aimerais ton regard, ça m'énerve ton indifférence. Pourquoi tout le monde me regarde sauf toi ? Tu ne me vois que comme cette chose qui rapporte de l'argent quelque soit les siècles. Sur qui ont est passé trop de fois pour toi peut-être. Je sais même pas pourquoi je te dis tout ça tu t'en fous."

Uruha se recula faisant tomber le fauteuil sur le sol avant de se diriger vers la porte. Très bien, il allait montré son mécontentement au travail.

"Occupes-toi de ton jouet si c'est si important. Bonne nuit."

Alors là. Mikaru ne comprenait pas du tout la réaction d'Uruha. D'ailleurs, il n'appréciait pas du tout le ton qu'il prenait à son égard. Le patron avait toujours eu du respect pour lui et même, à l'époque, il lui avait laissé le choix de le suivre ou non. Il ne l'avait forcé à rien. Pour l'host, ce travail était vraiment de l'argent facile. Du coup, il n'attendait rien de son patron qui lui, avait toujours un oeil discret sur lui. Il le surveillait en permanence pour éviter qu'il lui arrive quoique ce soit. Non.. Il ne comprenait pas pourquoi il prenait se ton là avec lui. Mise à part la jalousie, il ne voyait rien d'autre.

Cloué sur place, il n'en revenait pas. Après tout ce qu'il avait fait pour lui. Il osait encore se plaindre qu'il n'avait aucune valeur à ses yeux. Serrant les poings et grognant, Mikaru le rejoignit à la porte et lui barra la route. Là, c'était lui qui n'était pas content du tout.

- Comment ose tu me parler sur ce ton Uruha ? Tu te crois où ?

Son regard devint glacial. Ce n'était pas parce qu'il était le meilleur host dans son établissement qu'il pouvait se permettre ce genre de chose. Jamais. Et puis... Uruha était l'un des rares à le connaitre aussi bien. Alors pourquoi le titiller comme ça ?

- C'est pas parce que tu es jaloux d'un autre, que tu dois tout te permettre !

Sincèrement, Mikaru retenait ses coups, parce que sinon, il lui mettait sa main en travers de la figure et pas de la plus douce des façons.

Le capricieux Uruha était toujours le même enfant gâté. Il sentit que Mikaru était en colère. Alors il baissa les yeux sans rien dire laissant le silence s'installer. Oui il était jaloux et visiblement il y avait de quoi.

« Ouais ok..je vais retourner travailler.»

Mikaru restait sourd. Tant pis. Uruha n'était pas d'humeur a parlementer et ne voulait pas se disputer avec son patron. Après tout c'était stupide.

[colord=darkred]« Laisse moi sortir s'il te plaît. Faut que j'aille me détendre...excuse moi.»[/color]

Mikaru restait têtu et méchant quand on lui prenant la tête. C'était le cas ce soir. Jamais on lui avait autant pris la tête et il ne comprenait pas pourquoi. Pas Uruha. Ca ne pouvait pas se passer comme ça.

Le regarde foird, il se contentait de l'observer, organisant dans sa tête la façon dont il pourrait le punir. Et en plus, il avait intérêt à bien faire son travail s'il ne voulait pas qu'il lui coupe les vivres après tout.

- C'est ça, casse toi. Ne viens pas refoutre les pieds ici si ce n'est pas pour t'excuser. Vu ?

Le patron lui ouvrit la porte en prime et le poussa à l'extérieur avant de lui claquer la porte au nez. Non mais pour qui il se prenait !